Route SISLEY

Responsable : Ville de Moret-sur-Loing et Association « Les Amis de Sisley » (Christian Recoing)

France

Alfred Sisley

(Paris 30 octobre 1839 – Moret-sur-Loing 29 janvier 1899)

Le nom de Moret-sur-Loing est inséparable de celui d’Alfred Sisley. Né dans une famille d’origine anglaise installée à Paris, Sisley partit à Londres à l’âge de 18 ans, envoyé par son père pour se former aux affaires ; il y visita les musées et découvrit Constable, Turner et Bonington. Rentré en France il fréquenta la forêt de Fontainebleau, comme le prouvent les registres de l’auberge Ganne, puis s’inscrivit aux cours parisiens de Gleyre où il rencontra Bazille, Monet, Renoir ; tous trois s’installèrent à l’auberge du Cheval-Blanc à Chailly-en-Bière pour peindre la forêt de Fontainebleau.

En 1864, Sisley reçut Renoir à Neuilly-sur-Seine où il avait son atelier, mais les sujets de ses tableaux montrent qu’il se déplaçait fréquemment dans la capitale et dans ses environs, ainsi il revint près de la forêt de Fontainebleau, à Marlotte, dont il représenta plusieurs fois la rue principale, tableaux acceptés au Salon officiel de 1866 mais, l’année suivante, ses peintures y furent refusées...

Pendant l’été 1867, une lettre de Monet à Bazille signale la présence de Sisley et de son épouse à l’auberge Saint-Siméon à Honfleur.


Les événements de 1870 et 1871 ainsi que la mort de son père marquèrent un tournant dans sa vie car il fut contraint, désormais, de faire vivre sa femme et ses deux enfants de son art. A Londres, où il s’était réfugié pendant la révolutionnaire Commune de Paris, il fit la connaissance de Pissarro et du galériste Durand-Ruel qui acheta et exposa nombre de ses tableaux, la plupart inspirés par la Seine. Paysagiste par excellence, très influencé par Camille Corot, «le maître du paysage», Sisley représenta les lieux où il résida, toujours près de la Seine ou de son affluent, le Loing.

Installé à Voisins-Louveciennes, où demeurait alors Pissarro, il aima montrer les berges du fleuve dans les localités voisines : Marly-le-Roi et Port-Marly dont l’inondation, qu’il a reproduite plusieurs fois, est bien connue. Argenteuil, qui lui permettait de rencontrer Monet, l’inspira tout autant que Bougival et son écluse... En 1874, Sisley participa à la première exposition impressionniste avec sept de ses toiles dont le critique d’art, Ernest Chesneau, disait «Je ne sais pas de tableau dans le passé ni dans le présent qui donne de façon si complète, si parfaite, la sensation physique de l’atmosphère, du plein air»... Cette année-là le baryton Jean-Baptiste Faure, grand admirateur de Sisley, l’emmena à Londres pour quelques mois d’été pendant lesquels l’artiste s’intéressa à la Tamise, aux voiliers qui y naviguaient, aux régates qui s’y déroulaient, aux péniches qui y travaillaient...

 

A son retour en France, Sisley emménagea à Marly qu’il représenta sous la neige, par temps gris d’hiver. Lors de la deuxième exposition impressionniste, au cours de laquelle le peintre présenta dix toiles, Emile Zola affirmait : «Sisley est un paysagiste de beaucoup de talent... Il sait reproduire la neige avec une fidélité et une exactitude remarquables...» L’artiste participa ensuite à la plupart des manifestations impressionnistes, car il était prolifique et ses peintures se vendaient bien, une vingtaine de ses tableaux ayant été achetés lors d’une vente à l’hôtel Drouot en 1875.

Deux ans plus tard, il s’installa à Sèvres pour se rapprocher de Paris où il se rendait, sans doute, par la ligne régulière des bateaux à vapeur qui desservaient la capitale et sa banlieue. Il lui arrivait d’échanger ses toiles dans la boutique-galerie de Legrand, ancien employé de Durand-Ruel, contre des repas au restaurant du poète Murer, qui lui acheta une trentaine de tableaux, tandis que treize autres firent partie de la vente judiciaire d’Ernest Hoschedé, acculé à la faillite en 1878.

En 1880, ayant perdu tout espoir d’être accepté au Salon officiel, Sisley déménagea à Veneux-Nadon, village proche de la forêt de Fontainebleau. Depuis le milieu du siècle, les gares de Moret-les-Sablons et de Saint-Mammès permettaient d’atteindre ces lieux en deux heures depuis Paris et à partir de ces gares, des diligences les amenaient dans les villages alentour. Le peintre posa son chevalet devant sa maison qui dominait la ligne de chemin de fer et les toits de Moret-sur-Loing où il s’installa deux ans plus tard, après avoir passé l’été 1881 dans l’île de Wight.

Moret-sur-Loing et ses environs devinrent, alors, ses sujets de prédilection : le village de Saint-Mammès à la confluence du Loing et de la Seine, les péniches sur la Seine... Le hameau de By, en aval, lieu de résidence du peintre animalier Rosa Bonheur, l’attira également.

En juin 1883, ne vendant plus, Sisley quitta Moret pour le hameau des Sablons moins onéreux, qui fut rattaché à Veneux- Nadon en 1922 sous le nom de Veneux-les-Sablons.

 

Le peintre ne participa pas à la huitième et dernière exposition impressionniste de 1886, de même que Monet et Renoir mais d’autres marchands de tableaux comme Boussod-Valadon et Théo Van Gogh, s’intéressèrent à ses tableaux, dont certains firent partie de l’exposition newyorkaise de Durand-Ruel en 1888, année au cours de laquelle Sisley se réinstalla à Moret de façon définitive jusqu’à sa mort. Outre sa présence aux manifestations des XX, à Bruxelles, et à celles organisées par Petit ou par Durand-Ruel à New-York, il adhéra à la Société Nationale des Beaux-Arts, créée par des dissidents du Salon. En 1893, il se lia d’amitié avec Charles Lebourg qu’il accompagna temporairement à Rouen puis, influencé par les célèbres cathédrales de Monet, il représenta des séries ayant pour thème le pont et l’église de Moret.

Etabli momentanément en 1894 au Mesnil-Esnard, propriété du mécène normand François Depeaux, Sisley réalisa plusieurs toiles à Rouen, La Bouille et Sahurs, qui furent présentées à l’exposition de la Société Nationale des Beaux-Arts l’année suivante. En 1897, six de ses neuf tableaux faisant partie du legs Caillebotte furent placés dans une salle du Musée du Luxembourg spécialement aménagée.

En février de la même année, Sisley organisa une exposition rétrospective de son oeuvre avec cent quarante six peintures et six pastels, sans grand succès... Grâce à la générosité de Depeaux, il passa encore un été en Angleterre avant de revenir à Moret où il se préoccupa, en vain, de sa naturalisation avant de mourir d’un cancer de la gorge. Monet organisa une vente de ses tableaux au profit des enfants du disparu qui se révéla être la plus bénéficiaire du siècle pictural !

Pour le critique d’art Gustave Geffroy «Sisley a souvent été délicieux et subtil dans les indications de perspective et les transparences de l’atmosphère et le charme de sa peinture demeure» tandis qu’un autre journaliste, Georges Rivière, affirmait «dans toutes les toiles de Sisley, on retrouve le même goût, la même finesse, la même tranquillité...» Ayant vécu les dernières années de sa vie à Moret, il fut enterré auprès de sa femme, décédée quatre mois auparavant, dans le cimetière de cette ville sous un rocher de grès provenant de la forêt de Fontainebleau...

Musées

France

Paris, Musée d’Orsay , Paris

Paris, Musée de l’Orangerie

Aix-les-Bains, Musée Faure

Le Havre, Musée André Malraux

Rouen, Musée des Beaux-Arts

Avignon, Musée Calvet

Agen, Musée des Beaux-Arts

Lille, Musée des Beaux-Arts

Lyon, Musée des Beaux-Arts

Grenoble, Musée des Beaux-Arts

 

Belgique

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique

 

Allemagne

Hambourg, Kunsthalle

Manheim, Kunsthalle

Francfort-sur-Main, Stâdel Museum

Munich, Neue Pinakothek

 

Etats-Unis

New-York, Metropolitan Museum of Art

Baltimore, Walters Art Museum, Baltimore

Toledo, Museum of Art

Washington, National Gallery of Art

Boston, Fine Arts Museum,

Pittsburg, Carnegie Fine Arts Museum

Richmont, Fine Arts Museum

 

Autres Pays

Zurich, Kunsthaus

Winterthur, Kunsthaus

London, National Gallery

Prague, National Gallery

Copenhague, Ny Carlberg Glyptotek

Montreal, Musée des Beaux-Arts

Rotterdam, Musée Boijmans Van Beuningen

Madrid, Musée Thyssen-Bornemisza

Tokyo, Musée d'Art Bridgestone

Lieux de vie

Moret-sur-Loing :

L’Association : « les Amis de Sisley », fondé en 1989, permet de découvrir et d’avoir une approche érudite sur la vie et l’ensemble de l’œuvre d’Alfred Sisley. Elle propose aux touristes un espace dédié situé 24 rue Grande. Au-delà des reproductions d’un grand nombre de tableaux du peintre, on pourra se familiariser avec sa biographie et son œuvre à travers une chronologie murale extrêmement détaillée.