Route Pissarro

Responsable : Musées de Pontoise (Christophe Duvivier)

France

Camille Pissarro

(1830 – 1903)

Né aux Antilles Danoises dans une famille française originaire de Bordeaux, Pissarro se forma tout d’abord lors d’un long séjour au Vénézuela entre 1852 et 1854 en compagnie du peintre danois Fritz Melbye avant de découvrir à Paris la peinture de Corot, Daubigny et Courbet.
C’est à partir de 1860, dans l’entourage de l’académie du père Suisse, que Pissarro se lia avec Paul Cézanne, Ludovic Piette, Armand Guillaumin, et Claude Monet qui restèrent toujours ses amis les plus proches. Après une brève présence au Salon officiel, soutenu en cela par Charles-François Daubigny, il s’éloigna de Corot dont il se réclama un temps son élève.

A partir de 1866, date de son premier séjour à Pontoise, il affirma l’indépendance de son art et contribua par son amitié avec Claude Monet, de dix ans son cadet, à fonder ce qui devint l’Impressionnisme. Camille Pissarro fut l’âme et le fédérateur du groupe impressionniste dont il contribua à fonder les statuts et dont il prépara activement la première exposition en 1874. Il fut le seul à figurer aux huit expositions du groupe organisées entre 1874 et 1886.


Intellectuel engagé, lecteur polyglotte, il fut longtemps le seul à défendre et à comprendre les artistes qui allaient se révéler pour le xxe siècle les figures majeures de la modernité : Paul Cézanne tout d’abord, qu’il invita à travailler à Pontoise lors de séances de travail de plusieurs mois entre 1872 et 1881, Paul Gauguin qui se revendiqua son élève, Edgar Degas avec qui il renouvela la gravure originale et enfin, Georges Seurat, devenant aux côtés de Paul Signac, l’un des défenseurs du néo-impressionnisme.
Son caractère charismatique, sa générosité et sa curiosité, sa capacité à se remettre en cause sans se trahir, ont permis à des personnalités aussi différentes de s’imposer face à l’histoire. Son influence sur l’évolution de l’art fut considérable. Il reste avec Monet, l’une des figures majeures de l’histoire du mouvement impressionniste qu’il a soutenu et renouvelé tout au long de sa vie.
Premier grand artiste figuratif d’origine juive, premier grand artiste figuratif de l’histoire moderne, il s’engagea dans sa vie d’artiste et d’intellectuel avec une conscience aigüe de ce que l’art pouvait avoir d’universel. Anticlérical, anarchiste plus par amour de la liberté que par convictions politiques, démocrate et surtout profondément humaniste, il a été le premier à défendre l’idée que les artistes devaient se regrouper et exposer en dehors de toutes considérations officielles d’école ou de nationalité.
Sa vie reste étroitement liée à quelques sites relativement peu éloignés les uns des autres répartis tout au long des vallées de la Seine et ses affluents, l’Oise et la Marne. Peintre souvent associé aux paysages ruraux, il n’en est pas moins le peintre des paysages urbains et de la modernité avec ses grandes séries de Paris, Rouen et Dieppe. Ses excursions londoniennes, où il retrouve ses motifs urbains et portuaires, s’expliquent par la présence de sa famille et notamment de ses fils. Son séjour Bruxellois quant-à-lui est plus particulièrement lié à ses amitiés avec les membres du cercle des XX et à ses sympathies pour l’anarchisme.
Si son oeuvre, forte de plus de 2000 peintures et 200 estampes, est bien représentée dans les musées du monde entier, ses peintures n’en sont pas moins présentes dans les musées qui ponctuent sa route : Paris (Musée d’Orsay), Pontoise (Musée Pissarro, Rouen (Musée des Beaux-Arts), Le Havre (Musée d’Art Moderne-André Malraux, MuMa), Dieppe (Musée-Château).

De très nombreux sites bien protégés et conservés permettent aujourd’hui encore de retrouver les motifs peints par Pissarro : Paris, les bords de l’Oise entre Pontoise et Auvers-sur-Oise, Pontoise et ses faubourgs (L’Hermitage, Ennery, Chaponval, Le Valhermeil), Osny, Eragny-sur-Epte, Dieppe... Ces villes, fréquemment dotées de musées, comme nous l’avons dit, sont souvent aussi des Villes d’Art et d’Histoire (Pontoise, Rouen, Le Havre, Dieppe), dotées de centre Centre d’Interprétation et d’Architecture. Ces C.I.A.P. sont dotés de conférenciers professionnels et d’animateurs du patrimoine ; ils s’intéressent à l’histoire du paysage et développent des projets autour de l’Impressionnisme en général et de Camille Pissarro en particulier.

Ce travail s’accompagne, ces dernières années, de nombreuses expositions ou publications dédiées au maître impressionniste en relation avec ces villes. Cette intense politique culturelle fait écho ou s’intègre au Festival Normandie-Impressionniste et sensibilise un public international toujours plus nombreux.

Musées

France

Musée Camille Pissarro, Pontoise
Musée-Château de Dieppe
Musée des Beaux-Arts de Rouen
Musée d’Orsay, Paris
Musée d’Art Moderne André
Malraux, Le Havre

Autres Pays
Musée des Beaux-Arts de Caracas, Venezuela

Parcours
Maisons et ateliers de l’artiste
Ses maisons et ateliers (lieux privés) sont toujours visibles à Saint-Thomas (Antilles), Louveciennes, Pontoise et Éragny-sur-Oise.


Melleray-la-Vallée et Montfoucault
Montfoucault, le domaine familial de Ludovic Piette, fut un refuge pour Camille Pissarro et sa famille à de nombreuses reprises entre 1870 et 1874 : la maison de Ludovic Piette, propriété privée située sur la commune de Melleray-la-Vallée, est visible depuis un sentier de promenade illustré de 12 panneaux reproduisant des oeuvres de Camille Pissarro et Ludovic Piette. Pour en savoir plus >>>