Responsable : Service culturel du Calvados
France
(Honfleur 12 juillet 1824 – Deauville 8 août 1898)
Eugène BOUDIN est né le 12 juillet 1824 à Honfleur, dans une famille de "marins" selon la mention portée dans le recensement de population de Honfleur. La famille s'installa au Havre en 1835. Après avoir navigué quelque peu sur les traces de son père, Eugène ouvrit un commerce de papetier-encadreur de 1844 à 1846. Il montra ses premiers dessins à Jean-François MILLET, lui-même Normand, de passage au Havre et bénéficia des conseils de Thomas Couture, maître de l’académisme… C’est à cette époque qu’il suivit les cours à l'Ecole de dessin du Havre et voyagea en Belgique et aux Pays-Bas où il découvrit notamment les maîtres flamands.
Le soutien de Thomas Couture, de Constantin Troyon et de l’écrivain Alphonse Karr lui permirent d’obtenir une bourse d'études de la Ville du Havre pour étudier à Paris où il peignit au Louvre en tant que copiste et où il s’inscrivit dans l’atelier du peintre Eugène Isabey.
En 1858, Monet alors âgé de dix-sept ans exposa ses caricatures des personnalités locales dans la vitrine du magasin havrais du papetier Gravier … C’est là qu’il rencontra Eugène Boudin et c’est sur ses instances qu’il accepta d’aller peindre sur le motif dans les environs du Havre !...
Eugène Boudin exposa pour la première fois au Salon de Paris en 1859 où Charles Baudelaire put admirer ses études de ciels au pastel à propos desquels Jean-Baptiste Corot affirmait que Boudin était le « Roi des Ciels »…
A partir de 1860, Boudin commença à peindre les plages de Trouville et Deauville ; ce sujet lui apporta un début de notoriété. La mode des bains de mer invitait alors la haute bourgeoisie parisienne à se rendre en été sur les côtes normandes sur les traces du Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III et créateur de la station balnéaire de Deauville. Les promenades, les conversations, les activités de ces personnes fortunées l‘inspirent tant et si bien que l’artiste peut déclarer : « On aime mes petites dames sur la plage, et d’aucuns prétendent qu’il y a là un filon d’or à exploiter » !
Bien que très attaché à sa Normandie natale où il travaillait régulièrement, Boudin voyagea en Bretagne depuis 1855 ; il épousa Marie-Anne Guédès originaire de Hanvec, près de Brest, en 1863.
Il parcouru le Nord de la France, retourna en Belgique et aux Pays-Bas à partir de 1870…. Invité par des collectionneurs, il séjourna à Bordeaux entre 1873 et 1880.
Eugène Boudin venait passer des vacances en Pays de Livarot, à Fervaques, chez l’un des habitants, le docteur Jacquette.
Vieillissant et profondément marqué par la disparition de son épouse en 1889, Boudin s’aventura sur les rives de la Méditerranée chaque hiver à partir de 1890… Il peignit alors la Côte d’Azur, Antibes, Juan-les-Pins, Beaulieu ou Villefranche-sur-Mer, où il appréciait particulièrement, les « splendeurs de la lumière ».
En 1895 il se rendit à Venise, sur les traces de Félix Ziem, et y réalisa une œuvre considérable : « Je n’y suis pas venu pour m’y promener, j’ai commencé à y travailler et je voudrais avoir vingt ans de moins pour y faire un séjour utile à moi et à l’art ». Venise inspira à Eugène Boudin l’une de ses plus fines séries peintes, il y exprima pleinement ses talents de coloriste et déclara in fine : « Le voyage à Venise aura été mon chant du cygne ».
Eugène Boudin demanda à mourir face à la mer… Il s'éteint dans sa villa de Deauville « La Breloque » le 8 août 1898.
L’artiste a peint 4482 peintures à l’huile recensées dans le catalogue raisonné de son œuvre et plus de 6000 dessins dont la plupart sont conservés au cabinet de dessins du Louvre et du Musée d’Orsay.
Véritable chantre de la Normandie, Eugène Boudin fut un réel précurseur de l’Impressionnisme ; Claude Monet affirmait : « Si je suis devenu peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois ».
De 1857 à 1897, au prix d’un labeur ininterrompu, Eugène Boudin participa pleinement à la révolution artistique de son temps : tout l’impressionnisme est déjà présent dans la collection de ciels qu’il présente en 1859 à Baudelaire ou dans les pastels exécutés à Trouville en 1865.
Il traversa magistralement l’aventure pré impressionniste : de la ferme Saint-Siméon à Honfleur dans les années 1859/60 avec Courbet (auquel il resta fidèle même au plus fort de ses ennuis), jusqu’à la première exposition Impressionniste de 1874 à laquelle il participa, sa présence fut constante et fructueuse… cette présence permit au célèbre critique Geffroy de prétendre qu’il fut, avec Corot et Jongkind, l’un des précurseurs de l’Impressionnisme : « Il apprend que le noir n’existe pas, que l’air est transparent »…
Musées
France
Musée d’Orsay, Paris
Musée Marmottan-Monet, Paris
Musée Eugène Boudin, Honfleur
Musée André Malraux, Le Havre
Musée des Beaux-Arts, Quimper
Musée Faure, Aix-les-Bains
Musée des Beaux-Arts, Agen
Musée des Beaux-Arts, Evreux
Musée des Beaux-Arts, Lyon
Musée des Beaux-Arts, Morlaix
Musée des Beaux-Arts, Pau
Musée des Beaux-Arts Reims
Musée des Beaux-Arts, Saint-Lô
Etats-Unis
Art Institute, Chicago
MOMA, New-York
National Gallery of Art, Washington
Art Institute, Minneapolis
Autres Pays
Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne, Portugal
Musée National des Beaux-Arts, Alger, Algérie
Musée National des Beaux-Arts, Rio-de-Janeiro, Brésil
Parcours
Belgique : Anvers, Bruxelles
France : Antibes, Belle-Île, Berck, Bordeaux, Brest, Caen, Camarat, Camfrout, Deauville, Dieppe, Douarnenez, Dunkerque, Etaples, Etretat, Fervaques, Hanvec, Honfleur, Kerhors,
Landerneau, Le Faou, Le Havre, Paris, Plougastel, Sainte-Anne-la-Palud, Pont-Aven, Tourgéville-les-Sablons, Trouville, Villefranche-sur-Mer, Villers-sur-Mer, Villerville
Italie : Venise